L’équipage mixte est à sa première expérience dans
cette course française. Du coup le stress le gagne déjà. « Cette compétition a un règlement très strict. Ce sont des prises de notes différentes. On a le road-book le jour de la course.
Et juste après la reconnaissance, c’est le top départ. Il y a donc le stress de quelque chose qu’on ne connaît pas encore et qu’on va découvrir. Généralement, on a le road-book une semaine avant
la course. Ce qui nous donne le temps de nous préparer. J’espère que ça va donner ce qu’on attend, mais en même temps nous avons beaucoup d’appréhension », avoue sans détour la copilote
Asta Rosa Cissé, avant que le pilote Gilles Pulvéric n’ajoute que le rêve de courir un jour dans une compétition d’envergure date de bien longtemps. « Ça fait une vingtaine d’année que je
fais le rallye, c’est donc un rêve de 1er jour de faire une course de la dimension du Rallye de Cardabelles », révèle t-il.
Bien que stressés, Gilles et Asta n’entendent pas être ridicules dans la course en France. Pour cela, ils se sont donné les
moyens de leur préparation. « On s’est organisé, en nous attribuant chacun des tâches dans l’équipage. J’ai visionné une dizaine de vidéos, dont les éditions 2009 et 2010 du Rallye Terre
de Cardabelles, afin de m’imprégner des conditions de course qui sont impressionnantes au regard de la vitesse à laquelle les voitures vont. J’ai surtout été impressionné par les grosses
voitures, mais également les petites, c’est à dire les deux roues motrices qui vont vite », précise Gilles.
Investissement personnel
Pour la compétition, l’équipage ivoirien sera à bord d’une Mitsubishi EVO 6. Un engin un peu dépassé, selon le pilote, mais
le véhicule a été remis au goût du jour. « Un maximum d’investissement a été fait dans la préparation de la voiture. On a mis tout ce qu’on pouvait dans la préparation, en pièces neuves,
afin que notre vielle voiture soit au top. En France, elle va subir un réglage pour le carburant, chez notre assistant, Seyvoz Motors Sport », rassure l’équipage.
Par contre, si Soumaoro Moriféré a depuis longtemps affiché sa participation à son 2è Rallye de Cardabelles, ce n’est pas le
cas de l’équipage Pulvéric qui a hésité à plusieurs reprises, avant de finalement se décider. « Après des semaines d’hésitation, nous n’étions pas sûrs de partir à cause des problèmes de
moyens. Nous avons frappé à la porte de beaucoup de sponsors. Vous savez, il y a assez de problèmes administratifs pour pouvoir faire partir une voiture en France. Il y a autant de problèmes
financiers que moraux, parce que le fait de vouloir participer et de se voir bloquer, faute de moyens, donne forcement un coup au moral. En définitive, il n’y a pas que le sponsor, nous-mêmes,
nous nous investissons, parce que c’est une passion pour nous », fait savoir Rosa Cissé qui a bénéficié avec Gilles, du sponsoring de leurs paretenaires habituels: BOLLORE AFRICA
LOGISTICS, HAVAS MEDIA, ADEMAT, SACRI...
« Se jauger avec des pilotes du top niveau »
Pour leur premier challenge, les deux coureurs Eléphants ont une ambition modeste. « Nous n’allons pas à cette course
pour être sur le podium. Notre équipage va se jauger avec des pilotes qui courent dans le championnat de France. Une compétition qui ouvre des portes. Mais nous, à cause de notre âge avancé, ça
ne nous ouvrira pas de portes, mais on aura le plaisir de se jauger avec des pilotes du top niveau », soutient le couple.
En 2009, Soumaoro Moriféré et Phillipe Garcia avaient terminé 26è sur 169 équipages. Un bon rang que l’autre
équipage ivoirien ne veut pas absolument comme un baromètre. « C’est à l’issue de la course qu’on verra si nous sommes dans le top 20, 30 ou 100. On aime bien rouler, on ne va donc pas en
France pour faire du tourisme. Le Sport Auto, c’est aller vite en toute légalité. Le choix pour nous, c’est de faire de la compétition et de montrer ce qu’on sait faire. Cependant, nous somme
réaliste. Car techniquement, notre Mitsubishi EVO 6 date de 2000. Celle de « Soum » est de 2008-2009. Elle est donc bien plus compétitive que la nôtre. Nous n’allons donc pas nous mesurer aux
véhicules de dernière génération, mais nous allons essayer de faire le mieux qu’on peut », explique Gilles à qui sa copilote a emboité le pas, avec un peu humour. « Notre
objectif est d’être derrière Soum et surtout de finir ce Rallye ».